Santé | La télémédecine à l’heure de la COVID 19
La télémédecine à l’heure de la COVID 19

La télémédecine peut se définir simplement comme l’utilisation des Nouvelles Technologies de la Communication et de l’Information (NTIC) pour pratiquer la médecine à distance. C’est un moyen particulièrement utile d’optimiser la qualité des soins par une rapidité collégiale des échanges médicaux au profit de patients dont l’état de santé nécessite une réponse adaptée, rapide, quelle que soit leur situation géographique. Elle comprend essentiellement 4 actes à savoir la téléconsultation (consultation à distance), la téléexpertise (avis spécialisé sollicitant un ou plusieurs confrères), la télésurveillance (surveillance d’un paramètre médical) et la téléassistance médicale.

Mais on ne réalise pas la télémédecine pour le plaisir de la réaliser. Seul l’état de santé du patient doit justifier le recours à la télémédecine dans des circonstances particulières.                     

A l’heure de la pandémie de la covid 19 où on parle de télétravail, de distanciation sociale, de confinement, de quarantaine et d’isolement, le recours à la télémédecine comme une des solutions de la gestion de la crise sanitaire est plus que jamais justifiée. Elle est sans nul doute, la solution idéale de prise en charge des patients avec un meilleur respect des mesures barrières. En effet, la télémédecine réduira le contact entre soignants et patients et celui des patients entre eux. Avec les plateformes de télémédecine, les médecins peuvent de leurs maisons ou de leurs hôpitaux, téléconsulter ou télésurveiller des patients confinés ou mis en quarantaines dans leurs maisons ou hôtels. La télé expertise permettra à des centres de prise en charge de la covid 19 de solliciter l’avis des médecins spécialistes qui exercent dans d’autres centres du pays ou dans d’autres pays en vue d’une meilleure prise en charges des patients infectés à la covid 19. Les médecins experts des centres de références de nos pays peuvent sans se déplacer assister des professionnelles de santé peu expérimentés ou moins qualifiés des centres reculés du pays à mieux utiliser des équipements de soins.

Tous ses actes de télémédecine doivent cependant être réalisés dans le strict respect des règles de déontologie. C’est ainsi que le consentement éclairé du patient doit être obtenu. De même, le médecin ne peut se voir imposer des techniques de télémédecine inappropriées à son exercice habituel. Le secret professionnel doit être un souci permanent des techniques de télémédecine :  secret d’identité du patient, dossier médical anonymisé, secret professionnel du personnel effecteur de télémédecine, traçabilité, archivage et stockage des échanges et des informations.  Les responsabilités du patient et du médecin ne sont pas à occulter. Le téléconsulté est responsable des informations qu’il donne. Le médecin effecteur au contact à distance du patient est responsable de l’utilisation qu’il fait de cette information. S’il est utile de rappeler qu’en médecine il n’y a pas d’obligation de résultat, il est tout aussi important de souligner l’exigence de qualité qu’exige tout acte de télémédecine. Il faut donc s’assurer de la qualité des moyens techniques, de la qualité des communications, de la compétence et qualification des télé-experts sans se départager de la problématique évidente du rapport coût/efficacité dicté par les problèmes d’économie de santé de nos pays.

Au regard de tout ce qui précède, nous pouvons retenir que la crise sanitaire actuelle donne tout son intérêt à la promotion de la télémédecine et les autorités sanitaires de nos pays aussi bien développés que ceux en développement doivent intégrer la télémédecine dans leurs stratégies de riposte pour le plus grand bien des patients et des soignants.

Kokou ADAMBOUNOU, MD, PhD